Dans un Québec alternatif, les troubles de stress post-traumatique peuvent être traités par un lavage de cerveau partiel, une opération très délicate qui peut entraîner une perte de mémoire totale chez certains patients. Il s’agit d’une méthode très complexe, utilisée dans des cas de grandes urgences.

Il y a quatre ans, Charlotte a perdu son père dans un accident de travail. Elle qui était destinée à de grandes études en littérature, à une carrière d’étoile comme romancière, se retrouve à travailler six jours par semaine dans un dépanneur de Montréal, pour pouvoir payer le loyer de son 5 et ½ qu’elle partage avec ses deux meilleures amies, Sarah et Jade. Incapable de retourner à l’école, de vivre sans penser au creu créé par l’absence de son père, Charlotte décide d’y aller de l’avant avec l’opération de lavage partiel de sa mémoire.
Le docteur Dufour annonce alors à Charlotte qu’une place s’est libérée pour une opération. Le seul souci : elle n’aura que 24 heures pour s’y préparer. Sous la pression du médecin, Charlotte finit par accepter, quittant la clinique en se demandant ce que l’on doit faire quand on apprend qu’il reste une seule journée à notre vie d’auparavant.

Évitant les appels de sa mère, les regards remplis de soupçons de Sarah et ses propres doutes, Charlotte tente de vivre ses dernières heures comme si rien n’allait changer. Même si Jade n’est au courant de rien, Sarah trouvera des papiers qui donneront raison à ses suspicions. La tension entre ses colocs et elle monte alors qu’elles décident de souper ensemble, mais Jade réussit à détendre l’atmosphère en finissant la soirée avec une partie amicale sur Mario Kart. Sarah, restant à l’écart par son impuissance, assiste à sa dernière soirée avec son amie telle qu’elle la connaît.

Alors que Jade et Sarah se préparent à aller dormir, elles entendent Charlotte pleurer dans sa chambre. Alors que Sarah reste figée par son propre désarroi, Jade reste aux côtés de la porte de Charlotte pour la rassurer. Charlotte ouvre la porte pour plonger dans les bras de son amie, avant que Sarah rejoigne l’étreinte de ses colocataires.
N’arrivant pas à dormir, Charlotte décide de se rendre dans la cuisine pour inscrire dans un cahier toutes les informations qui pourraient lui être utiles en cas de perte de mémoire importante.

Le lendemain matin, Charlotte part pour son dernier quart de travail au dépanneur avant son opération. Sarah trouve enfin le courage d’aller la confronter, de lui demander ce qu’il se passe. Face au désespoir de sa meilleure amie, Charlotte lui explique la situation et la rassure, mais les doutes de son amie remettent en question son propre choix.
De retour à l’appartement pour la dernière fois avant l’opération pour ramasser ses affaires, Charlotte trouve une photo sur la table de la salle à manger. Sarah lui a laissé une photo de Jade, Charlotte et elle lors de leur emménagement, avec une inscription : « Tes amies qui t’aiment très fort <3 ». Avec le support de ses amies, Charlotte est maintenant sûre de sa décision, et trouve le courage d’appeler sa mère pour lui annoncer la nouvelle.

Arrivée à la clinique, Charlotte se fait guider par une infirmière à la salle d’opération, où une simple chaise, un téléviseur, quelques fils et des ordinateurs l’attendent. Elle s’installe, alors que Docteur Dufour et ses assistants entrent dans la salle et s’installent autour d’elle. Alors que le docteur lui explique la procédure, il offre aussi à Charlotte de voir ses souvenirs avec son père une dernière fois, au fur et à mesure qu’ils seront détruits dans sa mémoire. Elle accepte sur le champ, et alors que l’opération commence, de douces larmes coulent sur ses joues.

Aidée par une infirmière, Charlotte retourne dans la salle d’attente, où elle retrouve sa mère, soulagée de revoir sa fille. Elles retourneront à la maison familiale, la mère ayant pris la peine de retirer toutes les photos du père de Charlotte. Alors que la mère de Charlotte se dirige vers la cuisine, la jeune femme retrouve la photo de Sarah et Jade dans sa poche, et retient ses sanglots quelques secondes avant de laisser couler une larme sur le polaroid.